1260382160Ils sont alignés sur quatre files, attachés les mains dans le dos. Ils sont au moins 150. Des jeunes d'organisations comme Attac ou les Amis de la terre, pas vraiment les blacks blocs, anars libertaires qui ont brisé quelques vitrines avant d'être interpellés très rapidement.

Les policiers les entourent. Il fait nuit. Il est 19 heures et la manifestation,qui a vu converger au moins 50.000 personnes dans les rues de Copenhague, a touché au but -le Bella center, lieu du centre de conférence sur le climat.

Comment, en l'espace d'une heure, les autorités ont-elles fait passer le total des interpellations de 60 a 400? Simple. D'emblée, à 14 heures, une centaine de momes, allemands pour la plupart, mettent leurs capuches et se planquent derrière des foulards. ils sont tout en noir. Ils partent pour des actions de blacks blocs, des actions directes. «On veut pas réparer le capitalisme, on veut le purger», confiait l'un d'entre eux auparavant.

Ils remontent le cortège, sortent des marteaux, pètent des vitrines. Les forces de l'ordre leur foncent dessus. Les blacks blocs se divisent, partent pour des actions plus isolées, dans la manif ou en ville. Quelques minutes plus tard, vers 15h, sur l'avenue Torvegade, une trentaine d'entre eux tirent des feux d'artifice et balancent des pavés sur les forces de l'ordre. Les policiers les arrêtent sur-le-champ, «ce qui nous a calmés» avoue une fille du groupe, restée en arrière. «C'était hallucinant, ils ont réagi dans la minute», raconte un témoin de la scène. Le cortège ralentit puis repart.

«Zéro tolérance»

La police est sur les dents. Et les 4.000 policiers mobilisés pour la manif avaient pour consigne «Zéro tolérance». A 16 heures, donc, ils ont coupé en deux le cortège au niveau du boulevard Amager. «Des flics sont arrivés en courant, des camions des policiers ont déboulé à 30 à l'heure et ont stoppé la manif», raconte Christophe Aguiton, leader syndical de sud France Télécom. 

C'est à ce moment que 700 personnes environ se retrouvent bloquées entre deux barrages policiers.«Ils ont dit: il y a plein de black blocs, on ne peut pas vous laisser poursuivre, faut qu'on les trouve». Puis, poursuit une journaliste témoin de la scène, «les forces de l'ordre ont extrait les personnes les plus dangereuses, et laissé repartir ceux qui le souhaitaient.»

Des manifestants sont partis, d'autres pas, «restés par solidarité avec les autres injustement arrêtés. Car il n'y avait aucun black bloc, aucun truc violent, assure Maxime Combes, d'Attac. C'était même plutôt très cool.»

Deux heures plus tard, sous les cris de "démocratie, démocratie" de manifestants pacifiques observateurs de l'interpellation massive, la police continuait à maintenir au sol les jeunes militants, pour la plupart non violents. «Il nous envoie un signal fort pour la suite», commente un responsable des Amis de la terre international. Après trois heures à +3°C, immobilisés, les manifestants sont installés dans six  bus, toujours menottés. Direction le quartie de Valby où est installée la fameuse prison du climat (en fait, une succession de cages grillagées). Le groupe Climate Justice Action a prévu d'aller y manifester dans la soirée.

Source / Libération

Tag(s) : #environnement
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