Pourquoi refuser l’installation de Linky
J’ai récemment reçu une lettre m’informant qu’ERDF allait installer et tester chez moi dans les prochaines semaines un compteur innovant dénommé « Linky ». La
lettre m’explique que j’ai drôlement de la chance, car je serai « parmi les premiers en France à bénéficier de cette innovation technique ». Linky a un nom gentil, et il est tout vert, pour bien
montrer qu’il est écolo. J’ai donc cherché à en savoir plus sur ce nouvel ami.
J’ai donc appris que depuis mars 2010, Lyon est une des deux zones pilotes pour le déploiement du compteur électrique « intelligent » Linky . 300 000 compteurs sont
en cours de pose. A la fin de ce soit disant test qui sera, n’en doutons pas, concluant, toute le territoire sera équipé. L’état a d’abord voulu imposer son projet au pas de course et éviter de
tester le système pendant l’hiver via un décret réduisant la durée initiale du test de 3 mois. Face à une certaine agitation médiatique et associative, l’état vient de faire une mini-marche
arrière à travers une mise au point du ministère de l’environnement. L’installation de Linky sur Lyon va donc bien s’étaler jusqu’au 31 mars 2011. Dans la même mise au point, le ministère
rappelle que « La réussite du programme Linky est un enjeu stratégique pour la France et les Français. » Pour sur !
Linky entraînera la disparition des releveurs de compteur. Même si les rapports usager-releveur ne sont pas des plus passionnants, ils restent des rapports humains
dans un monde de plus en plus automatisé. Sans compter les nombreuses disparitions d’emploi que cela implique.
Le coût d’installation par une entreprise privée mandatée sera financé par l’usager contrairement à ce qu’annonce ERDF ( entre 120 et 240 euros par compteur sur
dix ans)
Linky nous est vendu comme un compteur « écologique », car permettant de réduire sa consommation. En réalité, Linky ne permettra même pas de lire sa propre
consommation sans l’achat d’un deuxième boîtier. Le but ici est de fourguer de nouveaux services payants comme la simple consultation de l’index, ou le lien avec un téléphone mobile
etc...
Plus gênant encore, selon la CNIL : « Les compteurs communicants peuvent également agir directement sur l’installation électrique. Ils permettent notamment de
modifier la puissance de l’abonnement, voire même de couper l’alimentation électrique à distance, via une interface web. »
On pourra donc très facilement limiter ou enlever le courant aux abonnés, ce qui nécessitait jusque là le déplacement sur place d’un technicien, qui risquait
toujours de rencontrer physiquement ceux à qui il devait couper le jus.
Toujours selon la CNIL : « Les informations de consommation d’énergie transmises par les compteurs sont très détaillées et permettent de savoir beaucoup de choses
sur les occupants d’une habitation, comme leur horaire de réveil, le moment où ils prennent une douche ou bien quand ils utilisent certains appareils (four, bouilloire, toaster…). Les
distributeurs d’énergie devront donc apporter des garanties sérieuses sur la sécurisation de ces données et leur confidentialité. » Les données personnelles transmises n’étant pas, de l’avis de
nombreux techniciens, assez sécurisées, et donc facilement détournables à des fins policières ou commerciales... sans parler de la simple possibilité que les vendeurs d’électricité n’acceptent
tout simplement de fournir ces données à ceux qui voudraient les consulter.
J’ai donc naïvement demandé à ERDF si je pouvais refuser l’installation de ce sale petit mouchard chez moi. Il m’a été répondu que non, le compteur étant leur
propriété.
Il semble heureusement que l’arrivée de Linky sur Lyon cafouille, le planning de pose n’est pas tenu, les compteurs disjonctent facilement, envoient des factures
fantaisistes, et la transmission des données ne marche pas.
Pour ma part, je refuserai l’accès de mon domicile aux techniciens mandatés pour l’installation, et on verra bien ce qui se passe ensuite. Peut être cet article
permettra-t-il d’envisager avec d’autres personnes les moyens de refus à long terme de ce compteur intrusif.
Un usagé.
Source : Rebellyon
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