FRANCE 5 / CLEARSTREAM

DIMANCHE 13 à 20 h 35, deux premiers épisodes

Jean-Robert Viallet : “Les affaires n'appartiennent pas à un passé révolu”

Réalisateur du documentaire “Manipulations, une histoire française”, Jean-Robert Viallet explique comment l'affaire Clearstream est “extraordinairement importante” car “emblématique de notre époque”.


Les journalistes Vanessa Ratignier, Christophe Nick et Pierre Péan (sur l'ordinateur) avec le réalisateur Jean-Robert Viallet (assis). Photo : France 5.

 

 

 

 

Prix Albert-Londres 2010 pour sa série documentaire La Mise à mort du travail, Jean-Robert Viallet s'empare aujourd'hui de l'affaire Clearstream. Fruit de trois ans d'enquête, Manipulations, une histoire française, feuilleton en six volets diffusé à partir de ce dimanche 13 novembre sur France 5, nous entraîne des lobbys militaro-industriels aux circuits opaques de la finance internationale en passant par les caisses de nos partis politiques. Entretien.

Manipulations, une histoire française est bien plus qu'un film sur l'affaire Clearstream.
Jean-Robert Viallet :
Au départ, c'est le projet du producteur Christophe Nick (La Résistance, Le Jeu de la mort...). D'emblée, au moment du procès Clearstream, il a pensé qu'il fallait creuser le dossier au-delà de l'affrontement, très médiatisé, entre Sarkozy et Villepin. Alors qu'il n'avait pas de diffuseur, il a financé à perte le travail de la journaliste Vanessa Ratignier pendant un an.

L'idée était non seulement de suivre les audiences, mais de redécortiquer l'histoire de la chambre de compensation Clearstream et, surtout, de se colleter avec tout ce que l'affaire charrie : le monde de l'armement, les frégates de Taïwan, les sous-marins de Karachi (1), les coups tordus entre membres d'un même gouvernement, le financement des partis politiques...

Clearstream, en soi, n'est qu'une affaire de dénonciation calomnieuse. Là où elle devient importante, et emblématique de notre époque, c'est qu'au-delà des listings falsifiés elle permet de faire émerger de vraies histoires. Des histoires de vendeurs d'armes, de liaisons dangereuses entre ces vendeurs d'armes et les partis politiques.

Pierre Péan, qui intervient dans votre film, vient d'écrire un livre sur les scandales politico-financiers des dernières années. Comment vos démarches se sont-elles recoupées ?
En août 2009, soit un mois avant le début du procès, Pierre Péan prend contact avec Jean-Louis Gergorin, l'ex-vice-président d'EADS (Compagnie aéronautique de défense), pour connaître sa version de l'affaire. Investigateur hors pair (La Face cachée du Monde, Une jeunesse française : François Mitterrand...), Péan est un fin connaisseur des pratiques occultes des milieux politique et économique, il a un incroyable carnet d'adresses. S'il imagine volontiers Gergorin enclin à la paranoïa, il n'adhère pas plus que nous au rôle de Machiavel, de grand falsificateur qu'on a voulu lui faire endosser au moment du procès en première instance.Péan a donc vu Gergorin une vingtaine d'heures, avec en tête désormais l'idée d'un livre (2).

J'ai songé que sa connaissance du dossier serait un plus pour le documentaire. J'ai donc décidé de mettre en scène l'enquête de Pierre Péan et de Vanessa Ratignier, de les montrer en train de réfléchir, de se débriefer. En bref, à côté des témoignages et des archives, de nous raconter l'histoire. Celle d'un petit bonhomme, Imad Lahoud, qui sort de prison, qui monte une incroyable usine à gaz et qui a assez de brio pour embarquer des énarques, des généraux, des agents du renseignement, des politiques dans son incroyable embrouille.

Reconnu par la justice comme le falsificateur des listings, Lahoud aurait donc totalement manipulé Gergorin et Villepin ? Votre film dédouane en grande partie ces derniers, en fait des victimes, contrairement au film de Daniel Leconte, Le Bal des menteurs (sorti en salles en mars 2011 et diffusé sur Canal+ en avril)...


Leconte fait le récit d'un procès, se contente de mettre face à face les discours et les contradictions des protagonistes. Il n'a pas enquêté, lui, pendant trois ans. Faire de Gergorin l'un des cerveaux de la manipulation, ça ne colle pas. Pourquoi aurait-il trafiqué des documents en y incluant le nom de ses ennemis, pris le risque de se présenter au juge Van Ruymbeke et d'être percé à jour dans le rôle du falsificateur ? Seule explication : Gergorin a cru à l'authenticité des listings et à ce que lui racontait Lahoud.

Comme l'ont dit ses avocats, avec Gergorin, on est face à un homme atteint du syndrome « du pilote ». Aux commandes de son avion, il croit qu'il est à 3 000 mètres alors que ses instruments de bord lui disent qu'il est à 300 mètres. Il pense : « Mes instruments de bord déconnent », et il s'écrase. Gergorin, il y a cru. La période de restructuration de l'industrie de l'armement, l'affrontement Matra/Thomson, son expérience de la guerre froide... ont exacerbé sa paranoïa. A ses yeux, toutes les pièces du puzzle s'imbriquaient, tout collait.

Quant à Villepin, il dément beaucoup de choses, comme le fait d'avoir vu les listings, de s'être concerté avec Gergorin sur l'opportunité de contacter le juge Van Ruymbeke... Il n'est pas à l'origine de la falsification des listings. Mais je crois qu'il les pensait plausibles. Il a essayé de les instrumentaliser à un moment stratégique. Tout comme Sarkozy, qui en savait probablement plus que ce qu'il a bien voulu dire. Avec les éléments fournis par Lahoud, tous deux pensaient pouvoir « tuer » l'autre. C'est une faute morale, pas pénale.

Impossible de comprendre qu'autant de gens aient pu se laisser prendre si l'on ne cerne pas la personnalité d'Imad Lahoud. Comment aborde-t-on « cette diseuse de bonne aventure géniale », selon les mots de Pierre Péan ?
Interviewer Lahoud relève du jeu de dupes. Y compris face aux juges d'instruction, il a menti. C'est un fascinant manipulateur : alors, avant de le rencontrer, nous avons choisi d'assurer nos arrières, d'aborder le dossier par des voies plus balisées. Nous avons vu tous les interlocuteurs, des avocats aux protagonistes du secteur de l'armement, pour faire émerger le canevas de l'histoire.

Et puis, l'hiver 2010-2011, on a retrouvé Lahoud dans un café. Et il nous a fait le même effet qu'à tout le monde. Un garçon terriblement sympathique et très « cash », qui nous a immédiatement prévenus : « Tout le monde va vous manipuler. Moi y compris. » Et ça n'a pas loupé ; au bout de cinq minutes, il réécrivait déjà l'affaire Clearstream.

“Lahoud sort de prison et, en quelques mois,
à coups d'intoxications, il réussit
une pénétration
fulgurante au cœur de l'Etat. Au point de devenir
agent pour la CIA, la DST, la DGSE, les RG…”

En quoi est-il, selon vous, le personnage principal de l'histoire ?
Même s'il joue au « petit Chose », Lahoud est d'une intelligence brillante, doté d'une capacité à embrouiller et à séduire hors du commun. Il a le génie de repérer les fragilités et les ambitions de ses interlocuteurs, de deviner ce qu'ils ont envie d'entendre.

C'est un homme qui veut écrire sa propre fiction, doué d'une faculté de rebond incroyable. Songez à ce parcours : il sort de prison et, en quelques mois, à coups d'intoxications, il réussit une pénétration fulgurante au cœur de l'Etat. Au point de devenir agent pour la CIA, la DST, la DGSE et, parce que rien ne l'arrête, de deux services « concurrents » des RG. Il est par ailleurs directement missionné par le ministère de la Défense pour pister tous les systèmes de commissions et de rétrocommissions depuis dix ans.

Mais ce qui est intéressant, c'est ce que cette ascension va permettre de raconter. Lahoud, c'est un grain de sable qui vient gripper les rouages de la République et qui, au détour d'une incroyable imposture, nous ouvre tous les liens vers les grands contrats d'armement et les liaisons dangereuses entre les politiques et les vendeurs d'armes. C'était l'occasion de faire le récit de vingt-cinq ans d'histoire française et de démontrer à quel point tout cela, au-delà des affaires Karachi ou des frégates, continue de faire système.

 

Dans le film, vous expliquez qu'à la fin des années 1980, avec les lois de financement des partis, la corruption change de nature.
Absolument. Elle s'industrialise. Avant, la pompe à finance, c'était essentiellement le réseau Elf. L'instruction d'Eva Joly, qui met au jour le système de corruption entre politiques et grands patrons, la multiplication des affaires politico-financières, à gauche et à droite, débouche sur des lois de financement des partis politiques. Mais, parallèlement, la dérégulation des marchés, l'entrée dans la mondialisation, l'arrivée en force de l'informatique dans les entreprises modifient la donne. Les flux financiers circulent désormais librement à l'international, et ça permet de nouvelles choses.

Le blanchiment de l'argent noir, par le biais des chambres de compensation et des paradis fiscaux, devient quelque chose de beaucoup plus difficile à repérer que des échanges de pognon sur un parking de supermarché, des transports de mallettes... Et un autre ingrédient pointe son nez : la montée en puissance de la communication politique. Le coût des campagnes est démultiplié. La com, les sondages... ça se paie, et cher.

Pourquoi les soupçons de financements occultes se portent-ils, depuis ces années-là, sur les contrats de vente d'armes ?
Dès lors qu'il faut plus d'argent pour financer les campagnes, dès lors que les lois encadrent le financement des partis, il faut changer de méthode. Avec la mondialisation, la solution passe évidemment par les contrats d'exportation, qui autorisent le versement de commissions. Il faut savoir que, pour n'importe quel contrat à l'étranger, la France paye des commissions. Une fois que ces commissions quittent la France, elles entrent dans le flux financier international et, là, on peut en perdre la trace. Et en faire revenir une partie – les rétrocommissions.

Si les armes deviennent la manne de supposés financements occultes, c'est parce que, par définition, ce type de contrat est couvert par le secret-défense. C'est la garantie que, si des juges ou des journalistes trop curieux cherchent à y mettre le nez, leur enquête se heurtera au bon vouloir du gouvernement, qui seul décide de déclassifier, ou pas.

Dans les années 1990, la France est le troisième vendeur d'armes au monde, et le contexte est propice : c'est la fin de la guerre froide, de nouveaux marchés émergent. Les affaires dont on parle encore aujourd'hui – les contrats Agosta et Sarawi sous Balladur, l'affaire des frégates – datent de ces années-là. Il y a une frénésie de signatures de contrats, et donc de versements potentiels de rétrocommissions propres à alimenter les campagnes politiques.

La diffusion du film au début de la campagne électorale relève du bon timing en ce qu'elle relance le débat sur la corruption...
Je voulais réamorcer la discussion en montrant que toutes ces affaires n'appartiennent pas à un passé révolu. C'est l'objet du dernier volet qui aborde, entre autres, l'affaire Miksa – un contrat de 7 milliards d'euros jamais signé avec l'Arabie saoudite. Ce qui se joue à ce moment-là en coulisses, c'est un nouvel affrontement au sein de la droite française. Tandis qu'en 1995 il mettait aux prises Chirac et Balladur, en 2004, il fait entrer en lice Sarkozy et Villepin, et les intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri. On est au sein d'un même gouvernement, censé œuvrer pour le bien commun, et deux clans se battent à mort. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'au bout il y a la promesse d'un trésor de guerre, d'argent noir, alors que se profile la présidentielle de 2007.

Il y a un moment où cela suffit ! Peut-être que les politiques, avec les derniers développements sur l'affaire de Karachi, commencent à avoir peur. Autant dans l'affaire des frégates l'opacité subsiste, autant l'affaire des financements balladuriens commence à sentir le roussi. On s'approche de plus en plus des cercles de décision.

Le manque de transparence du système pourrit la démocratie. Et cela a des répercussions sur la vie quotidienne des gens : en juin 2011, Thales et l'Etat français ont été condamnés à rembourser 630 millions d'euros pour des commissions indûment versées dans l'affaire des frégates de Taïwan. Les Français se retrouvent à payer à la place des vendeurs d'armes. Si on ne peut pas totalement moraliser la politique, on est tenu d'essayer.

Propos recueillis par Marie Cailletet et Hélène Marzolf
Télérama n° 322

 

(1) Les deux affaires reposent sur des soupçons de financements occultes de partis politiques français dans le cadre de contrats de vente d'armes à l'étranger. Concernant la vente des frégates Thomson à Taïwan, l'instruction s'est soldée par un non-lieu. Dans le dossier Karachi, les juges enquêtent actuellement pour savoir si l'arrêt du versement des commissions relatives à la vente de sous-marins Agosta au Pakistan pourrait être à l'origine de l'attentat perpétré à Karachi en 2002, et si certaines rétrocommissions auraient pu financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
(2) “La République des mallettes : enquête sur la principauté française de non-droit”, éd. Fayard, 2011.

 

A voir
  Manipulations, une histoire française, de Jean-Robert Viallet, les deux premiers épisodes dimanche 13 novembre 2011 à 20h35 et 21h35 sur France 5, la suite les dimanches 20 et 27 novembre, 4 et 11 décembre à 22h00.

 

 

Source : TELERAMA

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Patate chaude 11/11/2011 
Clearstream : « Manipulations », le docu qui gêne à France Télé Imprimer
Augustin Scalbert
Journaliste Rue89
 

Commandée fin 2009 par l'ancienne direction du groupe, la série documentaire de France 5 sur Clearstream et les « affaires » a failli être reportée à après la présidentielle.

 

Depuis le départ du tandem Patrick de Carolis-Patrice Duhamel de la direction de France Télévisions, fin août 2010, la rumeur circule dans le microcosme : ils auraient laissé une sacrée « patate chaude » à Rémy Pflimlin, PDG du groupe public directement nommé par Nicolas Sarkozy, en commandant un documentaire sur Clearstream et d'autres affaires politico-financières.

« Off the record », un proche de l'ancienne direction dément : le projet était intéressant, c'est tout. Reste que cette série de six fois 52 minutes intitulée « Manipulations, une histoire française » est gênante pour le pouvoir, dans la mesure où elle réussit avec maestria ce que la télévision peine généralement à faire : rendre limpides les « affaires » obscures de la République.

A la fin, le téléspectateur a tout compris

Le choix d'écriture et de narration explique cette clarté. Le producteur, Christophe Nick, et le réalisateur Jean-Robert Viallet (lauréat du prix Albert-Londres 2010 pour une autre série documentaire coup de poing, « La Mise à mort du travail »), ont décidé de mettre en scène deux journalistes dans leur enquête. Vanessa Ratignier et Pierre Péan interrogent les protagonistes (surtout Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud), potassent des documents, se questionnent l'un l'autre...

Pendant presque six heures, le téléspectateur les suit donc dans leur quête. A la fin, il a tout compris de Clearstream I et Clearstream II, mais aussi de l'affaire des frégates de Taïwan, de celle de Karachi, un peu de l'Angolagate, et même d'affaires « potentielles », comme Sawari 2.

Deux liens existent entre tous ces scandales :

  • les noms de leurs principaux protagonistes ont été ajoutés dans les faux listings de Clearstream par l'informaticien Imad Lahoud (condamné pour cela, il nie et s'est pourvu en Cassation) ; c'est ce qui autorise Viallet à évoquer toutes ces affaires en partant de Clearstream ;
  • il s'agit de scandales puisque des policitiens français sont soupçonnés d'avoir touché des financements indus en marge de contrats industriels (d'armement) et de s'être parfois violemment affrontés (comme l'a illustré l'affaire Clearstream II).

Très mauvais pour l'image du pouvoir

Bref, un tel programme à la télévision, c'est très mauvais pour l'image du pouvoir. Et quand la télévision est publique, ses responsables marchent sur des œufs. Surtout depuis que le président de la République nomme directement leur patron.

Pendant l'été 2008, Christophe Nick dévore le livre « Une affaire personnelle », écrit par un de ses vieux amis, Denis Robert, le journaliste qui a révélé l'affaire Clearstream I. Dans cet essai, l'initiateur de l'appel de Genève raconte comment il a enquêté pendant des années dans les eaux troubles du financement politique.

Nick a l'idée d'en tirer une fiction. Au printemps 2009, il en parle à Rodolphe Belmer, le directeur général de Canal+. Qui aurait refusé en ces termes, par l'intermédiaire du directeur de la fiction de la chaîne, Fabrice de La Patellière :

« C'est trop chaud pour nous. »

Questionné sur ce point, un proche de Belmer dément : « Belmer ne se souvient pas de cette réponse, il pense plutôt avoir dit “C'est trop à chaud pour nous.” Une fiction aurait été trop décalée par rapport au procès. » A chaud, car les audiences de l'affaire Cleastream II commençaient fin 2009.

Canal+ refuse, France Télé accepte

Le proche de Rodolphe Belmer ajoute, pour preuve de bonne foi, que Canal+ est la chaîne qui a diffusé, en 2001, le bouillant documentaire de Denis Robert « Les Dissimulateurs », sur l'affaire Clearstream I. Mais entre-temps, la chambre de compensation Clearstream s'est livrée à une très onéreuse guérilla judiciaire (définitivement remportée en 2011 par le journaliste) contre Robert, son éditeur, Canal+....

Après avoir refusé la proposition de Christophe Nick, Canal+ commandera sur le procès Clearstream un documentaire très critiquable au producteur-journaliste Daniel Leconte – avec, notamment, l'avocat de Clearstream comme conseiller juridique du film.

A l'automne 2009, Nick parle de son projet à Patricia Boutinard-Rouelle, alors directrice des documentaires de France Télévisions. Elle le convainc de faire un docu plutôt qu'une fiction. Le tandem Carolis-Duhamel signe.

Deux ans plus tard, l'équipe suivante est beaucoup moins enthousiaste. Selon nos informations, des dirigeants de France 5, qui diffuse la série « Manipulations », ont pesé de tout leur poids pour qu'elle soit finalement programmée après la présidentielle de 2012.

Mais le directeur général délégué de France Télévisions en charge du numérique et de France 5, Bruno Patino, qui suit le projet depuis début 2011, a tenu bon. Parallèlement à la diffusion télévisée sera mis en ligne le Web documentaire coréalisé par Upian avec le journaliste David Dufresne.

Rémy Pflimlin tenu à l'écart jusqu'au dernier moment ?

Toujours selon nos sources, la présidence du groupe public a été tenue à l'écart jusqu'au dernier moment. « C'est faux, Rémy Pflimlin a été mis au courant dans les temps », affirme, « off the record », un proche de Patino : « Ni trop tôt, ni trop tard. »

La chaîne s'est en tout cas contentée du service minimum en termes de communication : date de diffusion annoncée le plus tard possible, très peu de copies du film en circulation, pas de projection en amont.

Pierre Péan, l'un des deux enquêteurs du documentaire, a reçu des pressions plus ou moins amicales pour ce projet et celui de son livre « La République des mallettes », qu'il a mené en parallèle. Ces avertissements sont venus de l'entourage d'Alexandre Djouhri. Principal protagoniste du livre, cet intermédiaire de marchés internationaux (à la fois proche de Villepin et des sarkozystes) est l'un des héros de l'ombre du film, avec son rival Ziad Takieddine (parmi d'autres).

A France 5, on assure ne pas redouter de référé visant à annuler la diffusion du film, dimanche soir.

Episodes 1 et 2, dimanche 13 novembre sur France 5, à 20H35.

MERCI RIVERAINS ! Dosna
Infos pratiques
« Manipulations, une histoire française »
Une série documentaire de Jean-Robert Viallet

Episodes 1 et 2 dimanche 13 novembre à 20h35 sur France 5, puis un chaque dimanche pendant quatre semaines.

 

Source : RUE 89

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