Les multinationales vendent leurs produits en Grèce 90% plus cher que dans les autres pays européens

 

 


Par Okeanos, le 7 mars 2012

Dentifrice

 

 

Aujourd’hui, traduction d’un article de Keep Talking Greece qui revient sur les prix des produits de grande consommation importées par les multinationales. Fin d’une autre idée reçue. Celle qui voudrait dire qu’il est normal de baisser les salaires en Grèce pour obtenir une meilleure productivité, car « C’est vrai, ça, la Grèce est un pays pauvre, les prix doivent être ceux d’un pays pauvre non ? » Bah non, car en Grèce, presque tout coûte plus cher qu’ailleurs en Europe. Un salaire bulgare pour des prix londoniens, voilà la Grèce d’aujourd’hui.

Si vous voulez en savoir plus sur les multinationales en Grèce, je vous conseille de lire ou relire cet article. Et concernant les mythes sur la Grèce et la crise, lire cet article est une façon de voir les choses autrement.

On a beaucoup entendu parlé dernièrement des baisses des salaires en Grèce, surtout lorsqu’on les compare à des pays comme la Bulgarie ou l’Estonie. Il n’est pas juste de comparer seulement les salaires. Il faut aussi comparer le coût de la vie. Avec un salaire minimum désormais inférieur à 500€, on a l’impression que nous avons les salaires des Balkans, mais des prix du Nord de l’Europe.

Tous ceux qui ont vécu à l’étranger et en Grèce, sont stupéfaits lorsqu’ils vont dans un  supermarché grec. Les produits des multinationales sont vendus ici au double du prix. Un consommateur grec paie au moins 2,50 euros de plus pour un shampooing de la marque X-, 2 euros de plus pour un tube de dentifrice. Récemment, j’ai été moi-même été choqué d’avoir à payer 8,90 euros pour une laque de marque pour les cheveux . Pas le moins cher, pas le plus cher. Qualité moyenne et le prix d’un … très bon produit. Les détergents sont un autre exemple de prix élevés. J’ai vu une marque de poudre pour machine à laver vendue à 29 euros (70 mesures). Sans oublier les bouteilles de 500 ml de gelée verte pour laver la vaisselle: 1,45€ jusqu’à la semaine dernière. Maintenant son prix est à € 1,52. 

Une étude récente menée par le ministère grec du Développement a montré que plusieurs entreprises internationales vendent leurs produits en Grèce avec un bénéfice très important. Les produits de soins sont vendus 96,5% plus cher que d’autres pays de l’UE, les détergents 44,2%, les boissons gazeuses à 51,3% et les céréales à 46,96%. L’enquête a été menée dans les supermarchés de Grèce, d’Allemagne, de Bulgarie, d’Espagne, d’Italie et du Royaume-Uni.

Selon le quotidien ETHNOS , les filiales grecques des sociétés multinationales, avec différentes méthodes, semblent présenter des intérêts virtuels et des prix gonflés. De cette manière, ils évitent la fiscalité en Grèce et ils transfèrent leurs bénéfices dans les sociétés mères. 

D’autres facteurs de l’augmentation des prix pour les consommateurs sont TVA de 23% et le transport aux coûts élevés en raison de la profession fermée des propriétaires de camions.

Une autre question qui a été soulevée avec le Mouvement de pommes de terre sont les prix élevés des produits agricoles frais. Selon le ministère, les carottes, par exemple, sont vendus par les agriculteurs aux grands détaillants à 0,33€ le kilo, mais ils atteignent les consommateurs sur les marchés ouverts ou les épiciers au prix de 1€. Le ministère estime même une différence de 169% entre le prix de production et le prix final. Toutefois, les fonctionnaires du ministère estiment que les prix des légumes et des fruits a baissé récemment en raison des baisses des revenus qui ont influencé le comportement des consommateurs.

Cependant, ici nous avons à parler de l’influence du Mouvement de pommes de terre :  lorsque les agriculteurs de Nevrokopi ont décidé de casser la grande distributon et vendent leurs pommes de terre directement aux consommateurs. La distribution entière est faite par des bénévoles et aussi en coopération avec les municipalités. Une action qui a forcé certains supermarchés locaux à baisser les prix des pommes de terre.

Un agriculteur de Nevrokopi a dit à la chaîne privée Mega TV ce lundi que les détaillants achètent leurs pommes de terre pour 0,15 euro le kilo, tandis que le coût de production est de 0,25 euro le kilo. Il a dit qu’ils vendent maintenant à 0,25 euro. L’agriculteur a également souligné que, depuis que le mouvement a commencé, les grands détaillants les menacent, qu’ils ne leur achèteront plus rien désormais.

Le vainqueur de cette action est le consommateur. Le mouvement de pomme de terre se propage comme un incendie, et les consommateurs peuvent acheter dix ou vingt kilos pour un prix moyen de 0,33 euros.


Encore un mythe en moins, celui qui voudrait justifier des baisses de salaires pour être en conformité avec le prix de la consommation. What’s next ?

 


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