Pourquoi nous ne voulons pas du PS dans les rassemblements

mercredi 13 avril 2011 par collectif crame ta carte camarade


POURQUOI NOUS NE VOULONS PAS DU PS DANS LES RASSEMBLEMENTS

 


A Grenoble, il est courant de voir des personnalités du PS au sein de divers rassemblements : manif contre le racisme et la xénophobie d’État, nuit solidaire, 1er Mai, mouvement sur les retraites, etc. Chaque fois que nous croisons ces figures dans les luttes dont nous sommes partie prenante, notre colère monte, puisque quotidiennement nous subissons les conséquences de leur politique. En effet, le PS participe aux décisions et renforce les idées contre lesquelles nous luttons, que ce soit au niveau local (ville, agglo, département, région) ou national.

Le PS expulse : à Grenoble comme ailleurs, sans complexes, la mairie jette à la rue des locataires, des précaires, des squateurs-euses. En bonne propriétaire, elle profite de la spéculation immobilière, voilà sa véritable politique du logement ! Elle essaye de faire bonne figure en construisant des logements dits "sociaux" à des prix inabordables, tandis que plus de 7% des logements grenoblois sont laissés vides 1. Sans oublier que de nombreux logements "sociaux" sont insalubres et que les attributions ne correspondent ni aux demandes, ni aux besoins. Dernier exemple en date : le 56 rue Dr Hermite, qui était un lieu squatté pour en faire un espace d’activités non-marchand ouvert sur le quartier. La mairie, propriétaire, a entamé très rapidement une procédure judiciaire contre les squatteur-euses, demandant une expulsion immédiate et des amendes, puis a revendu le bâtiment à un propriétaire privé pour en faire... une habitation personnelle ! Pour finir, dimanche 10 avril, les nouveaux propriétaires ont expulsé eux-mêmes, soutenus par les flics et en coordination avec la mairie, qui a fourni une autorisation d’installer des barrières de chantier pour l’expulsion !!! Les expulsions de gauche valent celle de droite, c’est la logique de la propriété privée qui règne.

Le PS bétonne : par sa politique de logement et d’urbanisme, le PS participe à la gentrification de nos villes : les pauvres sont peu-à-peu chassé-es des quartiers populaires et repoussé-es en périphérie, opérant ainsi un véritable "nettoyage" des rues du centre-ville, au profit du bien-être des plus favorisé-es. D’ailleurs, Destot le dit lui-même : il "préfère gérer les problèmes de riches plutôt que les problèmes de pauvres" 2. Un aéroport à Nantes, des centres commerciaux, des gratte-ciel, une rocade à Grenoble, une liaison TGV inutile et coûteuse entre Lyon et Turin, ... Les exemples sont innombrables, pour nous laisser entrevoir l’image du futur des villes "socialistes" : des technopoles sécurisées et aseptisés ou seuls les flux de marchandises et de travailleur-euses et consommateur-ices ont le droit de cité.

Le PS contrôle et réprime : depuis des années, le PS participe à toutes les orientations sécuritaires, les assumant de plus en plus ouvertement. Comme tout le monde a pu le remarquer, ces derniers mois à Grenoble, des dizaines de caméras de vidéosurveillance ont été installées, pour la plupart en douce. L’hypocrisie des socialistes allant même jusqu’à trouver des arguments "éthiques" et à utiliser le terme de "vidéo-protection" pour faire passer la pilule auprès des habitant-es, pourtant pas dupes. Mais comment justifier honnêtement le flicage de la population, et sa surveillance par un réseau de caméras 360°, capables de lire un SMS à 200 mètres, et compatibles avec des logiciels dits "intelligents" (permettant de reconnaître une personne à sa démarche, de suivre des personnes ayant des comportements considérés comme "suspects"...) ? On nous prend pour des cons : souriez vous êtes filmé-es ! Cela ne nous fait pas oublier non plus le fichage génétique mis en place par le gouvernement Jospin, ni la nouvelle proposition de loi, déposée par une sénatrice UMP et un sénateur PS, et adoptée le 30 mars dernier, visant à mobiliser des "réserves de sécurité nationale" en cas de "crise majeure" (autrement dit, un état d’urgence renforcé avec des citoyen-nes comme supplétif des forces de l’odre...), etc.

Le PS expulse des sans-papiers : à Grenoble, la politique préfectorale est critiquée par la mairie, mais les membres du PS semblent oublier qu’il y a quelques années, c’est leur parti qui faisait construire des centres de rétention 3, qui soutenait les dictatures en Afrique, qui a permis le génocide au Rwanda 4, et qui a fait passer toute une série de lois sur l’immigration. Malgré tous ses discours "humanistes", une fois au pouvoir, le PS utilise les moyens à sa disposition pour appliquer une politique de discriminations et de stigmatisations de certaines populations. D’ailleurs la xénophobie imprègne bel et bien les pouvoirs locaux socialistes : regardons du côté des roms ou de la stigmatisation des quartiers. A Grenoble, la politique de « gestion des Roms » démontre du mépris de la municipalité pour ces populations : expulsions de campements, déplacements forcés de populations, entassements dans des lieux insalubres, successions de mensonges et fausses promesses quant à l’amélioration de la situation, etc.

Le PS nucléarise (nucléarisons le PS !) : avec leurs discours de ville verte, de tri des déchets, etc. les élu-es locaux-ales font croire qu’ils et elles luttent contre la pollution, pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui soutiennent le nucléaire : mise en place de nouvelles centrales et armes de guerre. Elles soutiennent donc la production d’une énergie qui, loin d’être « propre », a des effets peut-être moins immédiats que d’autres, mais surtout beaucoup plus passés sous silence. En parlant de silence, en 1986, n’est-ce pas le PS qui a fait s’arrêter un nuage nucléaire aux frontières de la France ? Et puis, personne n’oubliera la trahison socialiste de 1981, alors que le PS avait été élu en partie grâce à son discours contre les nouvelles centrales nucléaires 5. Avec ses fausses promesses, le PS a endormi les luttes sociales avant de leur mettre un coup de couteau dans le dos ! De l’extraction de l’uranium à l’enfouissement des déchets, en passant par sa consommation, la technologie nucléaire contribue à un monde de merde. Un monde néo-colonialiste, où les pays occidentaux exploitent, polluent et tuent, les populations de pays du Sud d’où est extrait l’uranium ; un monde consumériste, où l’on a besoin de plus en plus d’énergie pour produire et consommer toujours plus ; un monde capitaliste, où les besoins collectifs sont gérés par des sociétés privées et régis par la loi du profit ; un monde pollué, où chaque parcelle de terre et de mer sera bientôt irradiée ; un monde où les nouvelles technologies ne servent qu’à pallier les méfaits des précédentes. Le PS technocrate : à Grenoble plus qu’ailleurs, le PS contribue à la mise en place d’une société policée, technologisée, déshumanisée. Destot, Jean Terme, Fioraso et leur clique ne font que promouvoir des technologies de plus en plus totalitaires, pour faire plaisir à leur clientèle électorale et pour soutenir la fuite en avant technicienne. Face à ce monde qui court à sa perte, les technologies sont sensées nous apporter les réponses aux problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés. Dans une société de plus en sécuritaire, les nouvelles technologies (nano-tech, RFID, logiciels « intelligents », géo-localisation...), dont Grenoble se veut la fervente promotrice, ne font en fait que contribuer au fichage et au flicage des populations. Quand nous serons tou-tes étiqueté-es, traçables en temps réel, et qu’aucun espace n’échappera aux technologies de surveillance, quelles résistances seront alors possibles ? C’est bel et bien ici et maintenant qu’il faut s’opposer à ces logiques et à celles et ceux qui les mettent en place.

Face à cette réalité, nous ne pouvons accepter que des personnalités socialistes viennent se donner un visage humain lors des rassemblements auxquels nous prenons part. Le Parti Socialiste n’est pas dans la lutte, c’est une institution qui vise, et participe, au pouvoir. Il est partie prenante d’un système contre lequel nous luttons, nous ne pouvons donc clairement pas lutter à ses côtés, comme à ceux des autres partis institutionnels.

UNISSONS-NOUS CONTRE LA REPRESSION
LE PS EST DU CÔTÉ DE LA REPRESSION
UNISSONS NOUS SANS LE PS

crame ta carte camarade !

1. Statistiques de l’INSEE 2007.
2. Déclaration de Michel Destot lors de la réunion « Comprendre la ville », le 24 février 2004.
3. Les CRA ont été officiellement créés le 29/10/1981. Alors que François Mitterrand vient d’être élu, la loi légalise et organise la rétention administrative.
4. Pour plus d’informations sur le rôle de la France au Rwanda, et en Afrique, se reporter au travail de l’association Survie : www.survie.org.
5.Le 08/05/1981, 2 jours avant son élection, François Mitterrand déclare : « il n’y aura pas d’ouverture de nouveaux chantiers nucléaires ». Quelques mois plus tard, décision est prise d’implanter une nouvelle centrale nucléaire à Le Carnet, en Basse-Loire.

Source : Indymedia Grenoble
Tag(s) : #actualités
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