source : Irish Republican Information Service
Le gouvernement des 26 comtés envisage de vendre le domaine des forêts publiques, géré par l’Office des Forêts d’Irlande – Coillte – à des investisseurs privés. Cela représente, avec la livraison à des compagnies étrangères du gaz naturel et du pétrole d’Irlande, un immense détournement des ressources naturelles du peuple irlandais. Un domaine forestier public d’un million d’arpents, équivalent à la superficie de deux comtés de taille moyenne, sera perdu pour toujours. Ce domaine comprend certaines des plus anciennes forêts indigènes, des zones sauvages et certains parmi les derniers refuges de la faune et de la flore indigène.
La compagnie financière suisse Helvetia Wealth, qui possède l’International Forestry Fund (IFF) – présidée by Bertie Ahern, s’est dite intéressée, tout comme la China Investment Corporation.
Les conséquences de cet abandon seront que 7% de l’Etat des 26 comtés passeront du statut de domaine public librement accessible au statut de domaine privé, éventuellement grillagé. Le peuple irlandais n’aura plus son mot à dire sur la façon dont ces lieux seront utilisés. Quelque chose de vital est associé aux forêts, il s’agit non seulement de la vie sauvage mais aussi de valeurs esthétiques et de plaisir. Cette beauté restera et s’épanouira s’il y a un mouvement vers davantage de plantation de feuillus, à la place de la politique de plantation de conifères qui prévaut aujourd’hui. Cette beauté sera perdue si Coillte, l’Office des Forêts d’Irlande, était vendu.
Si Coillte était vendu, les 26 comtés ne pourront plus profiter des gains financiers provenant de l’exploitation du bois du domaine public. Il y aurait dans ces forêts un très grand potentiel pour l’emploi et la production de produits à valeur ajoutée, si le secteur forestier faisait l’objet d’une gestion appropriée. La Suisse nous donne un modèle efficace en ce qui concerne la gestion des forêts naturelles. Les forêts naturelles, à distinguer des zones plantées de monoculture industrielle, sont la source de nombreux bénéfices pour l’économie de ce pays, tout en donnant de l’agrément à l’espace social et de la solidité aux équilibres environnementaux. En Suisse, les emplois reliés au secteur forestier naturel vont jusqu’au nombre de 100.000 (sur une population de 7,7 millions). Ce mode de gestion des forêts permet d’obtenir du bois de bonne qualité (contrairement à la mauvaise qualité du bois des épicéas de Sitka), de récolter d’autres produits forestiers comme les fruits, les noix et les champignons, et bien sûr de permettre l’éco-tourisme.
Si Coillte était vendu, disons pour 2 milliards d’euros, cela serait un prix dérisoire car l’opportunité de créer tant d’emplois serait perdue. Si seulement 10.000 emplois pouvaient être créés dans le secteur forestier, ce prix de 2 milliards ne compenserait que de 200.000 euros la perte de chacun de ces emplois (les estimations en cours suggèrent que Coillte sera vendu pour 1,4 – 1,7 milliards).
Une campagne est en cours pour s’opposer à cette livraison des forêts irlandaise, avec entre autres une pétition à l’adresse du gouvernement des 26 comtés et de sa présidente : http://www.thepetitionsite.com/2/help-save-irelands-forests/
« Cad a dhéanfaimid feasta gan adhmad?, Tá deireadh na gcoillte ar lár »
« What will we do without wood?, now the forest lies low »
Complainte du poète Daibhí ÓBruadair qui aux environs de l’année 1700 s’affligeait de la perte des grande forêts irlandaise dans son fameux poème ‘Caoine Cill Chais’.