Lettre ouverte aux élus de gauche de la ville de Rennes. Mais en restent ils ?

Breizhistance/Parti Socialiste de Bretagne

La politique de la ville de Rennes en matière d’accès aux équipements collectifs a des conséquences dans les domaines sociaux et culturels depuis de longs mois. Il est temps que les mécontentements débouchent sur l’action politique collective et unitaire de ceux et celles qui pensent que Rennes doit rester une ville populaire. C’est le seul objet de cette contribution écrite, en aucun cas nous ne revendiquons le leadership de la contestation de cette politique, nous nous permettons simplement d’y faire figurer, outre un cours rappel historique, quelques propositions alternatives pour construire l’unité populaire.

1) Depuis de longs mois le collectif de soutien aux personnes sans papiers de la ville de Rennes et le comité Rennais "Droit au Logement" organisent des actions de solidarité concrètes avec les sans papiers et les demandeurs d’asile. Cela les amène fréquemment à occuper des lieux soit pour entamer un rapport de force politique, soit simplement pour assurer l’hébergement en plein hiver de ceux qui se trouvent les plus démunis.
Nous pensons que la mairie de Rennes peut faire mieux que de céder de temps à autre à des nuits d’hôtels pour les demandeurs d’asile et de critiquer la politique répressive de l’état.
L’action du DAL et du comité de solidarité des personnes sans-papiers de Rennes s’inscrit en droite ligne dans l’action des bourses du travail unitaire du début du 20ème siècle. C’est dans ces endroits que s’organisait la solidarité avec les travailleurs les plus démunis sur le plan social (repas, hébergement. travail...) et culturel (alphabétisation, auto éducation, hygiène, activités artistiques, galas et meeting de soutien...) au début du siècle précédent en Bretagne.
La nécessite d’une bourse du travail unitaire se fait ressentir pour l’activité de ceux et celles qui se battent pour et avec les travailleurs sans-papiers mais aussi parmi ceux qui œuvrent à la construction d’un syndicalisme de combat et de proximité. Qui peut dire qu’à Rennes on peut continuer à faire fi de l’évolution du mode d’auto organisation des travailleurs et des précaires ?
Des orgas syndicales comme SOLIDAIRES 35 rassemblant plus de 1000 salariés sur le département et actifs dans de nombreux mouvements sociaux doivent se contenter de 30 m2 !
Lors de la manifestation régionale des chômeurs et précaires en décembre dernier, les manifestants n’ont pu se réunir comme prévu à la maison des associations du Champ de mars. Les forces de l’ordre ont pu leur tendre un guet-apens qui a eu des conséquences médicales et judiciaires.
Une mairie se prétendant de gauche, où siègent des élus se revendiquant du socialisme et du communisme et qui portent des projets de centre des congrès d’affaires au couvent des jacobins et qui renoncent à trouver une solution durable permettant l’auto organisation des travailleurs (avec ou sans papier) des précaires qu’apporterait la mise en place d’une Bourse du Travail unitaire, est une mairie de droite.

2) En matière d’équipement culturel garantissant l’accès de la jeunesse et des couches populaires aux loisirs et à la musique la ville de Rennes nous semble en retard de plusieurs métros.
Tout le monde s’accorde à le dire l’"étage" salle du liberté ne convient pas au regard des tarifs aux besoins des petites assos (1300 à 2300 euros pour un soirée. !).
La politique visant à la rénovation du vieux-centre s’apparente pour beaucoup à une tentative de gentryfication pour attirer toujours plus de gens aisés à Rennes grâce à la LGV et à des programmes de mises en place de lieux de prestige. Bien que cherchant à englober le tout dans un discours hypocrite sur l’attractivité, la sécurité, cela masque mal le désir de virer petites gens et autres fêtards et marginaux du centre-ville.
Cette attitude est liberticide car elle légitime toutes les répressions comme ce fut le cas en décembre dernier où des dizaines de policiers surarmés sont venus expulser le squat de la rue de Paris qui était vide....et ce sur demande de la mairie de Rennes.
Nous ne pouvons nous livrer à un historique du mouvement squatteur à Rennes, mais sa persistance du squatt de la rue des Trentes en 1990 jusqu’à nos jours montre bien qu’aucune forme de répression ne viendra à bout de ce phénomène.
C’est par ce qu’il n’existe aucun endroit alternatif pour construire des moments non basées sur la rentabilité que certains font le choix de faire vivre des lieux occupés.
Dans de nombreuses villes d’Europe (Bern, Strasbourg, en Italie, dans les Pays Catalans, au Pays Basque...) il existe des lieux permettant à la jeunesse urbaine de s’auto-organiser sur le plan culturel dans un cadre non marchand. Ces lieux sont autogérés par leurs utilisateurs et non réprimés, voir soutenus par les institutions municipales.
Dans ces lieux l’accès est garanti aux petites associations de par des tarifs bas et la politique des prix d’accès public est volontairement très bon marché.
Cela est il encore possible à Rennes ? C’est en tout cas nécessaire. Il faudra bien le rappeler. Surtout quand une municipalité participe avec d’autres (conseil général "socialiste" et conseil régional "de gauche", et Rennes Métropole "de gauche"...) à des opérations comme les colloques "LIBERATION". Dont le premier il y a un an a couté 500 000 euros...Continuer à draguer les laudateurs de la LGV qui se pâment dans ce genre de colloques (interdits à certains militants) où des intellectuels parisiens et autres ministres viennent nous expliquer la vie, semblent être une des priorités de la municipalité "socialiste" Rennaise.
Cette année le colloque "LIBERATION" donne lieu une fois de plus à une débauche de dispositifs sécuritaires. Il a couté seulement 250 000 euros... Il est encore une fois financé par la ville de Rennes, Rennes Métropole.
Avec de telles sommes, n’aurait on pas pu satisfaire la demande sociale en matière d’équipements collectifs tels que nous les avons évoqué plus haut ?
Nous ne sommes sans doute pas les seuls à le penser. Aux dernières élections municipales une liste appelée "Rennes à gauche" avait rassemblé près de 3000 voix sur un programme assumant clairement ces deux revendications. Nous souhaitons simplement par cette lettre souligner que ceux qui gèrent cette ville n’ont pas les priorités qui incombent à une mairie se revendiquant de la gauche.
Nous avons pour seule ambition d’initier un débat populaire. C’est pourquoi nous adresserons ces réflexions à tous les conseillers municipaux de Rennes se revendiquant de la gauche. Nous pensons que certaines des questions et idées portées ici méritent
réponse.
A moins bien sur qu’il n’y ait aucun élu de gauche à la mairie de Rennes ?
Alors il y a quelqu’un ?

Breizhistance/Parti Socialiste de Bretagne . Section Rennaise

www.breizhistance.tv

breizhistance.psb@gmail.com

Tag(s) : #actualités
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