Syndicalisme : Solidaires revendique plus de 100.000 adhérents

 


Le cinquième congrès de l'Union syndicale Solidaires, dernière née (1998) du mouvement syndical et défenseur d'un syndicalisme de "transformation sociale", qui la place en concurrence frontale avec la CGT, s'est ouvert mardi 7 juin à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Avec "plus de 100.000 syndiqué-es" , soit 15.000 de plus qu'en 2008, cette organisation revendique désormais une place "incontournable" dans le paysage syndical français, et son congrès, qui dure trois jours, devrait être celui d'une certaine maturité.

Implantée au départ dans les entreprises publiques (La Poste, France Telecom, la SNCF etc.) et dans la fonction publique où les Sud pèsent 9,6% dans la fonction publique de l'Etat, 9% dans l'hospitalière et 3% dans la territoriale, l'Union syndicale Solidaires, forte d'une quarantaine de syndicats dont les Sud, a commencé à lorgner du côté du privé. Pour Annick Coupé, l'une de ses deux porte-parole, la moitié des syndiqués ne relèveraient plus directement du public - cette estimation semble toutefois pécher par excès - et la question de la structuration de syndicats Sud au niveau national dans les transports, le commerce, la prévention et la sécurité se pose.

Par ailleurs, un tiers de l'équipe du secrétariat national devra être renouvelée. Les départs, en 2011 ou 2012, de Pierre Khalfa, de Jean-Michel Nathanson et de Thierry Lescant devraient être l'occasion d'une arrivée de quadragénaires et d'une plus grande mixité, un domaine dans lequel Solidaires est tout sauf en pointe.

L'Union syndicale envisage aussi de s'outiller davantage pour mieux travailler sur certains grands dossiers : les retraites en 2010, l'articulation de la question écologique et de la question sociale, la dépendance et son financement, les risques psycho-sociaux et l'organisation du travail, l'immigration... Solidaires se réclame d'un syndicalisme "assez radical mais capable, précise Mme Coupé, d'argumenter de manière sérieuse". Elle pourrait se décider, pour gagner en efficacité dans le privé, à salarier des militants venus de ce secteur.

Le secrétariat national de l'Union syndicale tire un bilan plutôt positif de l'année 2010 en terme d'unité d'action. "La dynamique unitaire a redonné du crédit au syndicalisme", a fait observer Mme Coupé qui ne s'attendait pas à des débats vifs sur le sujet. En revanche, la question de la proximité idéologique entre Solidaires et la CGT combinée à leur concurrence fréquente sur le terrain constitue un vrai sujet.

A plusieurs reprises, notamment sur les services publics, des démarches de coopération engagées au sommet des deux organisations n'ont pu trouver une déclinaison locale en raison des "positionnements très éclatés" de la CGT, analyse Mme Coupé qui juge cette organisation "pas du tout homogène". . C'est d'ailleurs plutôt avec la FSU que Solidaires cultive des partenariats : à la mi-juin, les deux organisations organisent ensemble une rencontre sur la pauvreté, les précarités et les inégalités.

 

Source : le monde




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