HORTEFEUX A PORTE PLAINTE CONTRE 4 MILITANTS
PROCES LE 16 SEPTEMBRE A TOURS : NON A LA CENSURE D'ETAT
NON A LA JUSTICE A DEUX VITESSES
CONFERENCE DE PRESSE ORGANISEE PAR 2 DES PREVENUS DE TOURS

 


Le 16 septembre se déroulera devant le tribunal correctionnel de Tours un procès politique. Le ministre de l'intérieur a porté plainte pour « diffamation du corps préfectoral » à la suite de la publication par SOIF D'UTOPIES et RESF 37 d'un communiqué intitulé « les baleiniers ». L'extrait suivant motive l'action judiciaire de Hortefeux : « Cette technique de chasse aux enfants a eu son heure de ''gloire'' pendant une des périodes les plus sombres de notre histoire contemporaine. Les nervis de Vichy ont en effet utilisé les enfants pour pouvoir aider à la déportation de ces derniers et de leurs parents. Il semblerait que certains fonctionnaires préfectoraux, particulièrement zélés, s'inspirent de nouveau de la chasse à la baleine. Actuellement, les fichiers, comprenant la liste des élèves et leur adresse (par exemple Base élèves), sont constitués dans chaque établissement. Certains fonctionnaires préfectoraux interviennent auprès des directeurs d'établissement pour que ceux-ci leur transmettent la nationalité des parents. C'est illégal ! Il y a de réels soupçons en Guyane, en Ile et Vilaine et en Indre et Loire. » Certaines comparaisons historiques feraient-elles monter la moutarde au nez du ministre ?


Est-ce diffamatoire que d'informer publiquement de soupçons sur des dérives administratives imposées par la politique du chiffre ? Est-ce diffamatoire que de comparer certaines méthodes policières actuelles avec celles employées sous le régime de Pétain ? Si l'on répond affirmativement à ces deux questions cela signifie qu'on refuse à toute personne d'être vigilante sur les agissements des administrations. Or, l'histoire montre que cette vigilance est plus que nécessaire si l'on veut éviter de devoir se repentir à nouveau.
Depuis les discours de Sarkozy prônant la dénaturalisation et faisant des Roms et des Manouches de véritables boucs émissaires, nombres de ténors politiques et journalistes n'ont eu de cesse de faire des comparaisons avec cette « période sombre de l'histoire » : le régime de Vichy.
Ainsi, M. Rocard, dans un interview publié sur le site de Marianne le 6/08/2010, déclare « La loi sur les mineurs délinquants passe de la responsabilité pénale individuelle à la responsabilité collective. On n'avait pas vu ça depuis Vichy, on n'avait pas vu ça depuis les nazis. » J.L. Mélanchon écrit sur son blog le 02/08/10 : « Ici je vais dire deux mots rapides sur la dernière grossière diversion sécuritaire de Nicolas Sarkozy avec son idée pétainiste de déchéance de la nationalité française pour les délinquants d'origine étrangère. … Il est essentiel de se souvenir que seul le régime du maréchal Pétain a eu recours à la remise cause de la nationalité comme politique d'ensemble. » C. Lepage pense que « La destitution de la nationalité française pour les motifs annoncés par le Chef de l'Etat rappelle des moments sombres vécus par la France : il renvoie au régime de Vichy qui a créé le 22 juillet 1940 une commission de révision des 500 000 naturalisations prononcées depuis 1927. » (Cf. le site Paper blog le 31/07/10). J.P. Grand (député UMP villepiniste de l'Hérault) a déclaré (cité dans un article publié le 14/08/10 sur le site du Monde « Roms : une politique "choquante" et "inefficace" selon un député villepiniste ») « cette politique de démembrement des camps illégaux tourne à l'ignoble... Tous les Républicains ne pourront que condamner ces méthodes qui rappellent les rafles pendant la guerre. »
Plusieurs journaux ont eux aussi publié des articles pouvant être jugés diffamatoires à l'encontre... du Président de la république. Ainsi F. Sergent écrit dans un article (« Suspect ») publié sur le site de Libération le 31/07/10 « Ce président qui se dit féru d'histoire revient aux mesures pratiquées aux heures les plus honteuses du passé français : la déchéance de la nationalité, pour la dernière fois utilisée par le régime de Vichy contre les Juifs. » Le site Rue 89 publie un article (« Sécuritaire : le moment où les choses basculent dans l'odieux ») où il est dit « Et bing que je te menace de retrait du titre honorifique de Français, comme un vulgaire juif sous Pétain. »
Ces citations ne sont que quelques exemples. La liste est très longue.
Nous n'acceptons pas :
- que l'Etat, à travers la justice, puisse exercer un quelconque pouvoir de censure contre toute travail de réflexion historique. Que le ministre de l'intérieur ne soit pas d'accord avec le fait qu'on puisse comparer la situation actuelle avec celle de cette période qui fait tant frémir, c'est son choix. Mais peut-il censurer toutes les réflexions à partir de comparaisons historiques pour comprendre notre présent et réfléchir sur les avenirs possibles ? Non et encore non. Ce n'est pas à l'Etat de dire l'histoire !
- qu'il puisse y avoir deux poids et deux mesures. Il y aurait donc des personnes, parce qu'elles sont responsables politiques ou journalistes de médias reconnus, ayant le droit de faire des comparaisons avec cette fameuse « période sombre de l'histoire » et d'autres, manants, sans grade, devant subir les foudres de la justice.
Nous n'accepterons aucune condamnation. Si nous devons faire appel, dans l'hypothèse où le tribunal nous condamne, nous serions amenés à faire citer devant la cour d'appel, bon nombre de personnes ayant fait des déclarations ou ayant rédigé des textes allant dans le sens de ceux cités plus haut.
C'est une question de principe : on ne peut accepter la censure d'Etat ; on ne peut accepter une justice à deux vitesses !

CONFERENCE DE PRESSE LE JEUDI 9 SEPTEMBRE A 15 H 30
CENTRE SOCIAL SAMIRA PLACE DU COMMANDANT TULASNE A TOURS
Tours, le 6 septembre 2010
2 des prévenus de Tours
Jean Christophe BERRIER, Muriel EL KOLLI de SOIF D'UTOPIES
contact 06 31 56 17 56
soifdutopies@yahoo.fr
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Tag(s) : #actualités
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