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Premier album très réussi pour VV Brown, tendance sixties : Travelling like the light

La vidéo toute chaude : Quick fix : 3'17

On va reparler d'elle, certain.



EN BONUS / Le début d'un article des Inrocks, signé Christophe CONTE :

C’est le genre de fille qui vous balance, en éteignant brutalement le sourire caramel avec lequel elle a jusqu’ici pommadé la conversation : “J’ai écrit tous les textes de mon album à l’attention d’un imbécile, un trou du cul dont j’étais follement amoureuse et qui s’est comporté comme un porc avec moi.” En 2008, V.V. Brown exécute froidement sa vengeance à travers Crying Blood, premier single détonateur qui ressemble à un morceau fuselé de la BO d’American Graffiti embouti à l’arrière par le Rockafeller Skank de Fatboy Slim.

Parfaite bande-annonce de sa musique, son physique de longue plante exotique surmontée d’une pompadour fifties participe du même carambolage astucieux de styles et d’époques. En France, pourtant, c’est par un moyen aveugle que l’on fit connaissance avec V.V. Brown, dont on ignorait même le nom, lorsque son imparable Leave! fut choisi l’an dernier pour illustrer la campagne publicitaire d’une compagnie bancaire matraquée des mois durant.

Le genre d’intronisation par la force qui peut rapporter gros mais ruiner au passage tout plan de carrière un peu subtil. Or Vanessa Brown, Anglaise de 27 ans née d’une mère jamaïcaine et d’un père portoricain, n’a rien d’une poupée de cire déjà consumée avant même d’avoir flambé. Malgré le titre dont elle a choisi d’affubler l’impressionnante réserve à tubes que constitue son premier album, Travelling Like the Light, ne voir en elle qu’une comète de plus dans la buzzosphère serait une belle erreur.

Car avant de réaliser l’album qui lui collerait parfaitement au teint, et dont elle a maîtrisé chaque seconde en assurant seule toutes les parties instrumentales, vocales ainsi que la spectaculaire production, V.V. Brown a été la proie consentante de mirages autrement plus aveuglants, dont elle a su s’échapper grâce à un flair et des convictions qui désormais lui servent d’armure. A 19 ans, par exemple, elle annonce à ses parents qu’elle souhaite interrompre de brillantes études d’avocate à Oxford pour tenter sa chance dans la musique en quittant Londres pour Los Angeles, où un label lui promet une carrière de diva r’n’b comme en rêvent toutes les apprenties Rihanna. Toutes, mais pas elle.

“Sur place, je me suis rendu compte très vite qu’il s’agissait d’une impasse. J’ai tenu trois ans avant de repartir pour Londres, accompagnée d’une dépression carabinée. J’ai étudié le piano à l’âge de 5 ans, j’ai commencé à écrire des chansons peu après, j’ai joué de la trompette, chanté tous les dimanches à l’église et écouté dans les moindres détails les disques de Billie Holiday et d’Ella Fitzgerald, ce n’était pas pour me laisser transformer en chanteuse r’n’b. J’aime bien Beyoncé mais je rêve vraiment d’autre chose.”

A Hollywood, elle tue le temps en distribuant sous le pseudonyme Geeki des chansons aux Pussycat Dolls et autres Sugarbabes dont les états d’âme sont moins scrupuleux que les siens. De retour à la case londonienne, et alors qu’elle commence à publier quelques titres sur son MySpace, c’est ni plus ni moins l’ogre P. Diddy qui tente à son tour d’en faire sa chose et la convoque à New York pour un showcase privé et une avalanche de promesses bling-bling à la clé. Une nouvelle fois, elle décline cette offre “que personne n’aurait pu refuser” mais en reçoit une autre beaucoup plus en phase avec ses attentes.

“Lorsque le label Island s’est manifesté, j’ai pensé à ce fabuleux catalogue où l’on trouve des gens comme Bob Marley, Grace Jones, Amy Winehouse et j’ai compris que cette maison était faite pour moi. Le succès d’Amy Winehouse fut un réel encouragement à un moment où j’étais encore en plein doute. Comme moi, elle a écouté du jazz, de la soul, et elle est parvenue à transformer ces influences en un langage personnel qui a su de surcroît toucher un large public.”

Dans la longue famille des chanteuses piquées d’un fort caractère, qui va de Neneh Cherry à Lily Allen, V.V. Brown fait encore figure de benjamine. A la maison, elle est en revanche l’aînée de six enfants élevés à la campagne près de Northampton par des parents étrangers au monde de l’art. Sa mère dirige l’école du patelin et cumule l’enseignement de la philo et de l’histoire alors que son père se charge de l’éducation physique. “Je suis désolée, ce n’est pas très vendeur mais j’ai vécu une enfance idyllique, entourée de fermes et d’animaux comme dans un film, avec des parents amoureux l’un de d’autre depuis le premier jour. J’étais douée pour les études, j’avais les meilleures notes et je n’ai jamais eu le moindre problème avec l’autorité. Mon seul défaut, c’était de demander sans cesse “pourquoi” à propos de tout, ce qui devenait parfois pénible pour mon entourage. La musique est devenue très tôt une affaire extrêmement sérieuse à mes yeux. Ce n’est qu’à l’adolescence que j’ai commencé à écouter de la pop, à cet âge où il faut forcément avoir l’air cool, surtout auprès des garçons. Avant ça, il n’y avait que Beethoven, Bach ou Aretha qui trouvaient grâce à mes oreilles.”

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Tag(s) : #musiques
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