Drame du Bangladesh : trop c’est trop !

Le 2 mai 2013

La semaine dernière, plus de 500 personnes ont trouvé la mort dans l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, des milliers ont été blessées et près de 150 seraient encore sous les décombres. Les victimes fabriquaient des vêtements pour des marques occidentales : Mango, Primark, El Corte Ingles, Bon Marché et Loblaw ont reconnu qu’elles se fournissaient dans ces usines tandis que Carrefour ou Benetton, dont les étiquettes ont été retrouvées dans les décombres, nient leur implication.

Voilà près de dix ans que le Collectif Ethique sur l’étiquette, Peuples Solidaires et leurs partenaires exhortent les multinationales qui se fournissent au Bangladesh à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux catastrophes de ce type. Aujourd’hui, les marques et enseignes clientes de Rana Plaza doivent prendre des mesures immédiates pour garantir une prise en charge médicale d’urgence et verser des indemnités à l’ensemble des victimes.

Les fissures étaient visibles !

Le drame aurait pu être évité : la veille de l’effondrement, les personnels avaient quitté les ateliers en raison des fissures apparues dans les piliers du bâtiment. Mais ils ont été contraints de regagner leur poste de travail. L’attitude criminelle de l’employeur a ainsi causé un drame qui a dévasté la vie de milliers de familles.

Il est urgent d’aider et d’indemniser les victimes

De nombreux blessé-e-s sont aujourd’hui dans un état grave, nécessitant des soins médicaux d’urgence. Beaucoup devront être soignés sur le long terme, voire resteront handicapés à vie.
Les familles touchées par la perte ou la blessure d’un être cher perdent aussi une source de revenus bien souvent indispensable à la survie du foyer.

Une série d’accidents industriels

Sorties de secours bloquées ou inexistantes, installations électriques défectueuses, bâtiments construits sur des sites non-constructibles ou non adaptés à une activité industrielle : ces dernières années, plus de 1000 personnes ont trouvé la mort dans des accidents liés à l’état déplorable des usines..

La négligence criminelle des multinationales

Depuis l’effondrement de l’usine Spectrum qui avait fait 65 morts en 2005, nos organisations n’ont cessé d’alerter les entreprises des risques d’effondrement et d’incendies dans les usines au Bangladesh. Après l’incendie de l’usine Tazreen (112 morts en novembre 2012), les marques ont une nouvelle fois manqué à leur obligation de prévenir de nouveaux accidents en refusant les mesures concrètes portées par nos organisations au profit de propositions dérisoires, insuffisantes pour remédier au problème.

L’Accord proposé par les organisations locales

L’an dernier, les organisations syndicales locales et internationales ont proposé aux entreprises de signer un Accord sur la sécurité des bâtiments et la prévention des incendies au Bangladesh. Cet accord prévoit un ensemble de dispositifs concrets comme l’obligation de rénovation et de mise aux normes des bâtiments, la mise en œuvre d’inspections indépendantes des usines, la formation des personnels… Il donne un rôle central aux travailleurs quant à son application et prévoit que les prix négociés par les marques avec leurs sous-traitants permettent de couvrir les besoins en matière de sécurité. Il est enfin assorti de l’obligation juridique, pour les marques qui le signent, de respecter leurs engagements.

Les entreprises doivent signer maintenant !

Seules les entreprises Tchibo et PVH (Calvin Klein et Tommy Hilfiger) ont accepté de signer l’Accord sur la sécurité des bâtiments et la prévention des incendies au Bangladesh. Malgré nos demandes répétées à de nombreuses marques et enseignes, celles-ci refusent encore de s’engager. Il est temps de leur faire changer d’avis !

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Tag(s) : #actualités
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