Comme à chaque rentrée littéraire, notre site s'attache à mettre en valeur quelques premiers romans remarquables. C'est le cas de ce premier roman de Francisco Suniaga. A noter que l'auteur est né dans cette île de Margarita, surnommée la "perle des Caraïbes", partie intégrante des petites Antilles. Une population de plus de 400 000 habitants, et surtout une grande destination pour touristes européens en mal d'exotisme.

Donc Margarita.

C'est le lieu où est mort Wolfgang qui tenait un bar sur une des plages. Mort noyé. Étrange mort. Le lecteur comprend donc pourquoi sa mère débarque de Düsseldorf sur l'île afin de mieux comprendre la réalité de cette disparition. D'autant plus qu'une lettre anonyme...

Souvent les "paradis" internationaux pour touristes offrent deux visages. L'un attrayant pour conditionner la machine à cash, l'autre plus réel, fait de bureaucratie, corruption et clientélisme. C'est à ce second aspect de l'unique État insulaire du Venezuela que va se heurter Edeltraud Kreutzer.

Un vrai choc culturel.

Düsseldorf est très loin de Margarita. Dans les deux sens du terme.

D'autant plus que le fils avait dans sa vie des faces cachées.

Notamment un amour immodéré pour les combats de coqs, une des spécialités de cette île. Un amour en forme de fascination, une fascination en forme d'engrenage pouvant déboucher sur une addiction. Addiction d'ailleurs partagée par la population locale.

Afin d'avancer dans son "enquête", Edeltraud Kreutzer va devoir faire appel à un médiateur, un avocat local, José Alberto Benitez. Personnage que les lecteurs pourront d'ailleurs retrouver plus tard dans d'autres romans de Francisco Suniaga.

Précisons que ce premier roman fut publié en 2005 et fut un grand succès médiatique et populaire. Donc l'auteur, lui-même ancien avocat, poursuit ses publications, et c'est tant mieux car il possède un grand talent de narrateur.

 

Plusieurs niveaux de lecture sont possibles de ce roman, sans doute le signe d'une richesse particulière. L'enquête de cette mère de famille que le lecteur va partager très vite, une critique sociale de cette petite île possédant des défauts propres à l'insularité, mais aussi une analyse psychologique avec les interrogations de cette allemande un peu perdue dans une culture souvent incompréhensible pour elle, sans oublier les étranges rêves de l'avocat...

Une belle réussite et un nom d'auteur à retenir.

 

Dan29000

 

L'île invisible

Francisco Suniaga

Traduit de l'espagnol (Venezuela) par Marta Martinez Valls

Éditions Asphalte

2013 / 247 p / 21 euros, mise en vente le 12/09/2013

 

 

Tag(s) : #lectures
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :