Nous vous avons déjà parlé de James Climent, frappé par une insupportable condamnation de 20 000 euros pour téléchargement (voir l'article plus loin). Samedi dernier il était en chat avec la Ligue Odebi et le Parti pirate durant 2h30. Il a répondu à des questions non filtrées. 

C'est vraiment instructif, alors en voici quelques extraits, mais n'hésitez pas à aller lire la suite sur son blog. Une condamnation vraiment honteuse, bien avant qu'une loi pourrie nommée HADOPI 2 ne soit adopté...Il poursuit son combat, et nous, on va poursuivre le soutien. Il ne manque plus que vous, pour signer cette pétition, et la faire circuler partout. James est pour le partage, et le partage c'est une philosophie de vie, la sienne, la nôtre...


Donc faut soutenir James, d'abord en allant voir  site, et ensuite en signant la pétition :

http://jesigne.fr/sign/list/appel

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pOP : vous avez été condamné dans ce que les médias appellent l'affaire Soulseek, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Soulseek et sur vos déboires personnels?
James : en juin 2005, j'ai été repéré en train de partager 13.700 fichiers musicaux, et en octobre, la gendarmerie et une représentante de la SACEM sont venues perquisitionner chez mes parents où j'étais de passage. 3 ans de procédure où la SACEM et la SDRM se sont acharnées car je revendiquais ce libre accès à la culture; ça n'a pas plu...et donc, 20.000 euros d'amende au final.

Zest : tu peux rappeler le principe technique de Soulseek ? C'est du p2p ?
james : le principe de soulseek est de permettre l'accès à son disque dur, je l'avais configuré de telle façon à le mettre à disposition de tous, comme la mule ! C'est là qu'un agent assermenté du ministère de la Kulture m'a repéré.
Soulseek me permettait de trouver des fichiers musicaux rares, pour ne pas dire introuvables. Et, plus que tout, il me permettait de discuter musique avec des passionnés.

Djidane : tu as dis que Soulseek permettait de trouver des fichiers "rares", cela implique-t-il que les artistes que tu téléchargeais étaient plutot inconnus ou indépendants ? Auquel cas, un dialogue avec eux aurait pu être vraiment intéressant, non ?
James : tout à fait, j'aurais adoré rencontrer le chanteur de Meteors. J'ai mis un temps infini à retrouver sa chanson 'my dairy is a vampire' !

Floyd : comment envisages-tu, à l'avenir, le partage de la culture et du savoir ?
James : eh bien de mon côté, rien n'a changé. Je télécharge, je partage, et internet est et restera incontrôlable car c'est sa nature même.
La connnaissance s'accroît lorsqu'on la partage. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'un tel instrument est mis à la disposition de tous, du moins dans les pays riches...et cet acte de partage est garant de nos libertés fondamentales.
Globalement, si des lois répréssives naissent en ce moment partout dans le monde, elles sont motivées par la peur des différents monopoles de perdre leur pouvoir et leur contrôle sur nous. L'enjeu est de taille.

Grunt : êtes-vous entré en contact avec au moins un des artistes dont vous avez partagé les oeuvres?
James : non, je n'ai pas demandé aux artistes que j'avais téléchargés de soutien.
Grunt : pas forcément du soutien, mais chercher leur opinion. Dans le sens où, après tout, c'est leur décision de confier leurs droits à la SACEM et à la SDRM qui ont fait que tu t'es bouffé un procès. Tu aurais (je suppose) préféré gérer cette affaire avec eux plutôt qu'avec la SACEM/SDRM?
James : tout à fait, j'aurai préféré avoir un dialogue avec eux et qu'ils me démontrent que je leur avais réellement fait du tort ! Mais bon, les artistes qui soutiennent la SACEM sont les plus nantis et absolument pas représentatifs des sociétaires de la SACEM. Juste un chiffre, sur 130.000 sociétaires, 80.000 ne sont pas rémunérés (source : la lettre d'info de la SACEM adressée à ses sociétaires en avril 2009).

Zogzog : quelle est la perte que tu penses avoir causé aux artistes dont tu as partagé les travaux ? Un chiffre selon toi ? Y a-t-il un rapport avec l'amende à laquelle tu as été condamné ?
James : aucune perte pour eux. Une étude de l'université de Rennes démontre que les 'pirates' consomment 8 fois plus que ceux ne téléchargeant pas. Il n'y a aucun préjudice matériel et c'est un écran de fumée que d'affirmer que les pirates 'tuent' les artistes. Une montagne de conneries généreusement relayées dans la plupart des médias 'officiels' et il est important de s'informer, de creuser les études réalisées par des chercheurs indépendants, notament une étude d'Harvard réalisé en 2009 et relayée ici.

Zest : ne peux-tu pas en appeler à la clémence des artistes représentés par la SACEM, qu'ils fassent un geste, au lieu de passer pour des grippe-sous?
James : non ! et de la cléménce, pourquoi !!? J'ai envie de pouvoir me regarder en face, ça n'a pas de prix.

Zogzog : bon, James, j'ai un peu l'impression que tu vas au charbon. Ce que tu fais est pour ainsi dire de la désobeissance civile, ce que je trouve très respectable, mais comment fait-on pour que tu ne te fasses pas manger tout cru parce que tu es seul ? Que faire pour que tu te défendes efficacement, tout en faisant avancer tes idees avec lesquelles je suis d'accord et je ne crois pas etre le seul !?!
James : je ne sais pas ce qu'il faut faire, pour l'instant c'est diffuser la pétition pour qu'un débat soit lancé.
Si, il ya en fait une chose à faire, une chose importante que tout le monde peut faire à son échelle, c'est très simple : devenir généreux avec les gens qui nous entourent...ça commence ici, je crois, dans la vraie vie :)


Pour des précisions :

James Climent, photographe, condamné à 20 000 euros d'amende  


Et pour lire la suite de cette interview, faut aller sur son site :

http://etpaflapuce.blogspot.com/






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