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En cette fin d'année 2011, l'heure des bilans est arrivée. L'actualité internationale fut marquée par la chute de trois dictatures dans le monde arabe. Deux furent l'affaire du peuple dans un processus révolutionnaire qui ne fait que commencer, en Tunisie et en Egypte, alors qu'en Libye ce furent les bombardements à répétition de l'OTAN qui permirent aux insurgés d'atteindre le pouvoir. Une poignée de mois plus tard, à son habitude le petit monde de l'édition s'empara du sujet avec souvent des livres pas vraiment réussis, fait à la va-vite dans le but, comme souvent, de profiter de la récente vague d'intérêt  des Français pour le monde arabe qui est en pleine évolution.

 

 Rien de tel ici, mais une approche grand public qui permet, avec clarté, de répondre à la plupart de nos interrogations sur ce nouveau phénomène qui, soyons-en certain, va s'installer dans la durée, ces trois révolutions n'étant que le chapitre un de multiples bouleversements.

 

 Alors ces révolutions, c'est quoi au juste ?

 

 La division du livre en sept questions clés facilite une meilleure compréhension du sujet :

 

 Des révolutions bourgeoises ou populaires ?

 

 Des révolutions Facebook ?

 

 Des révolutions "vertes orangées" inspirées par les Etats-Unis ?

 

 Coups d'Etat militaires ou révolutions civiles ?

 

 Des révolutions avec ou sans les femmes ?

 

 Révolutions démocratiques, révolutions démographiques ?

 

 Des révolutions laïques ou religieuses ?

 

 Autant de questions judicieuses auxquels les deux auteurs répondent en argumentant et en nous donnant des illustrations de leurs propos, ce qui va permettre à un plus large public de bien saisir l'importance de ces renaissances arabes qu'il ne faut surtout limiter au monde arabe. C'est notre monde entier qui est concerné par ce qui se déroule là-bas. Des révolutions qui en appellent certainement d'autres en Syrie en particulier.  Alors face à une réalité protéiforme et complexe, nous avons besoin de points de repères.

 

 Ce que permet ce livre.

 

 

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Renaissance arabes

7 questions clés sur des révolutions en marche

Les éditions de l'atelier

2011 / 160 p / 18 euros

 

dictateurs-sursis.jpgVoir le site de l'éditeur, ICI

 

Lire aussi notre article sur le livre du même auteur  "Dictateurs en sursis", ICI

 

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LES AUTEURS /

 

Michaël Béchir Ayari est docteur en sciences politiques, chercheur associé à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) d'Aix-en-Provence. Il est actuellement senior analyst dans une organisation internationale à Tunis.


Vincent Geisser est chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) de Beyrouth et président du Centre d’information et d’étude sur les migrations internationales (CIEMI) de Paris. Spécialiste du monde arabe et des questions d’islam en Europe, il a notamment publié Discriminer pour mieux régner aux Éditions de l’Atelier en 2008 (avec El Yamine Soum) et Dictateurs en sursis aux Éditions de l’Atelier en 2011 (avec Moncef Marzouki).

 

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EXTRAIT d'un entretien pour le site OULALA.NET

20/11/2011

 

Les médias occidentaux ont limité l’engagement politique des femmes arabes aux mouvements de contestation aux jeunes blogueuses. A quoi obéit la médiatisation de cette figure féminine libre, dynamique, célibataire, en lutte contre le système patriarcal privé et public ?


La plupart des médias européens – notamment français – ont véhiculé des représentations très exotiques et orientalistes des révolutions arabes, en mettant en avant les jeunes blogueuses sensuelles, et en occultant la participation des femmes ordinaires dans les mouvements de contestation. Malheureusement, notre regard occidental sur le monde arabe reste fortement imprégné par l’orientalisme du XIXe siècle. C’est regrettable. Or, l’observation fine des protestations sociales et politiques au Maghreb et au Machrek tend à prouver que ce sont généralement des femmes issues des milieux populaires (ouvrières, mères de familles, grands-mères, étudiantes, jeunes diplômées au chômage, etc.) qui ont joué un rôle moteur dans les protestations. Mais le regard médiatique occidental n’a voulu retenir que l’image des jeunes blogueuses pour satisfaire notre soif d’exotisme, oubliant au passage les autres figures féminines, sans doute moins présentables selon les canons occidentaux. On notera toutefois que le prix Nobel de la paix a été remis en 2011 à une féministe yéménite voilée ( !) et membre d’une organisation proche de l’islam politique (le parti Islah). Mais, les médias français n’en ont pas beaucoup parlé : est-ce un hasard ?


Quels sont le rôle et la fonction des femmes islamiques et laïques dans les luttes contre les régimes autoritaires en Egypte, en Tunisie et à Bahreïn ?


Les mouvements féministes dans le monde arabe ont connu de nombreuses mutations ces vingt dernières années. Il serait simpliste d’opposer les féministes laïques aux féministes islamiques. La plupart des études sur les organisations qui luttent pour le droit des femmes soulignent les nombreuses passerelles, formes de dialogue et convergences qui se sont tissées entre les féministes classiques (plutôt issus de la gauche et/ou du nationalisme arabe) et les féministes d’obédience islamique (proches des partis islamistes ou de nouvelles mouvances politiques). Le féminisme n’est pas mort dans le monde arabe : loin de là ! Au contraire, il connaît un renouveau. Il est traversé par des débats souvent plus riches et passionnants que ceux que nous connaissons au sein du féminisme en Europe et en Amérique du Nord qui, lui, a tendance à s’assécher, faute de renouvellement générationnel.

Tag(s) : #lectures
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