En 2012, un de nos coups de cœur de cette année-là avait été Collusion, le deuxième thriller de l'irlandais Stuart Neville, déjà connu pour Les fantômes de Belfast. Il nous revient en ce moment avec Le silence pour toujours, aux éditions Rivages, et la magie opère encore.

 

 

L'inspecteur Jack Lennon est encore là, blessé dans une fusillade, il tente de combler les nombreuses brèches de sa vie qui part à vau-l'eau. A Belfast, où vit d'ailleurs Stuart Neville, la longue guerre civile est finie. Mais les années passent et les séquelles demeurent, il en est ainsi de quelques endroits dans le monde. Le passé ne passe pas vraiment. Certes il y a eu les accords de paix du « Vendredi saint », mais les morts sont toujours là dans chaque famille. Jack essaie de surnager, élevant seul sa fille et tentant de faire face à ses propres collègues car il a abattu en légitime défense un flic pourri. C'est dans ce cadre torturé qu'une ancienne petite amie le recontacte. Rea Carlisle souhaite s'installer dans la maison de son défunt oncle Raymond Drew, demi-frère de sa mère Ida, mariée à un leader conservateur en vogue. Visitant la maison, Rea force une pièce condamnée et découvre des photos de proches en tenues paramilitaires, et un étrange cahier où le défunt consignait ses crimes, huit au total, sur plusieurs années. Ses parents ne souhaitent pourtant pas prévenir la police.

 

Ceci n'étant que le début de ce haletant thriller psychologique qui devient vite un vrai page-turner pour notre plus grand plaisir. Car l'étrange album va disparaître et Jack Lennon va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. D'enquêteur, il devient assez vite suspect. Si l'intrigue est forte et les personnages principaux puissants, avec notamment deux beaux portraits de femme, l'inspecteur-chef Serena Flanagan et Ida, épouse du politicien local, c'est aussi l'ambiance de l'Ulster qui fait la qualité de ce roman aux couleurs sombres. La corruption est bien présente, le sang sur les mains des uns et des autres est séché, mais il semble que certaines braises ne sont pas vraiment éteintes. Sous les cendres... Le silence pour toujours confirme le talent de Stuart Neville, né à Armagh en 1972, qui a déjà, dès son premier roman Les fantômes de Belfast, reçu deux prix prestigieux, le Los Angeles Times Book Prize et en France le célèbre Prix Mystère de la critique. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Stuart Neville est traduit par Fabienne Duvigneau, toujours aux éditions Rivages.

 

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Le silence pour toujours

Stuart Neville

Traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau

Éditions Rivages

2017 / 320 p / 22,50 euros

 

Le site de l'éditeur

Le site de l'auteur

Notre article sur Collusion, en 2012

 

 

 

 

 

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