Après Dublin et avant Rome, Carhaix, capitale du Poher accueille Bruce Springsteen. « Born in USA », dans un milieu ouvrier du New Jersey il y a soixante ans, le « boss » est au sommet de l'histoire du rock depuis plus de trente cinq ans. En effet son premier album « Greetings from Asbury park » date déjà de 1973 et son premier succès international de 1975 avec l'incontournable « Born to run ». Les sources les plus influentes de Springsteen étaient et sont toujours des immenses écrivains comme Steinbeck, Kerouac ou London et des chanteurs comme Woody Guthrie ou les bluesmen noirs américains. Ses chansons sont pleines d'ouvriers déboussolés par le nouvel ordre économique mondialisé, pleines aussi de vétérans de retour des guerres du Vietnam ou d'Irak et laissés pour compte par leur pays. Ses textes sont de petites photos instantanées des USA, des autoroutes, des routards les parcourant, des serveuses de bars, des ballades en voiture sous le soleil couchant, des SDF qui zonent toute la journée, des amours déçus noyés dans l'alcool, des virées la nuit entre copains...
Springsteen s'est aussi un groupe de légende, le sien, le E STREET BAND, plus qu'un groupe depuis trente ans, avec un géant noir au saxo, Clarence Clemons et deux guitaristes de prestige, Steve Van Zandt et Nils Lofgren, sans oublier son épouse, de retour, Patti Scialfa au chant.
Springsteen s'est également l'engagement depuis toujours. En 1979 avec sa participation au mega-concert NO NUKES contre le nucléaire ou lors d'un concert en France en 1985, il fait un chèque de 10 000 dollars au profit du bureau d'aide social de St Etienne, ville sinistrée par la fermeture de Manufrance. Par deux fois il participe aux campagnes anti-Bush avec d'autres artistes et a beaucoup milité pour l'élection d'Obama. En 2002 il fait une tournée mondiale contre la politique extérieure US dans le mouvement anti-guerre. Le gagnant de plusieurs Grammy awards et d'un oscar pour la musique du film « Streets of Philadelphia » est un véritable torrent sauvage sur une scène durant les trois heures du show mené à fond, des décibels en cascade et de la sueur, de la rage intacte après tant d'années sur les routes. En 1999 il offre une émouvante chanson intitulée « American skin (41 shots) en hommage à Amadou Diallo, abattu comme un chien par la police de New-York par 41 balles dans le corps alors qu'il était désarmé dans une rue. Puis en 2006 il se remet en question, quittant provisoirement le rock pour un beau retour au folk avec un album hommage au grand Pete Seeger. Ses vraies racines contestataires.
Enfin pour sa seule date cette année en France, il a cassé son cachet pour participer aux Vieilles charrues, en hommage à l'aspect associatif de ce festival pas comme un autre au milieu du Finistère profond.
A noter sur France inter, ce soir à 21h, interview et extraits du concert en direct.
Voir ci-dessous un bref historique de la belle histoire des Vieilles charrues.
Tag(s) : #musiques
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