PS.jpgBelle leçon de choses vendredi soir à Quimper dans le Finistère. Une leçon de choses bien édifiante sur l'action d'une municipalité socialiste en Bretagne, mais qui pourrait sans nul doute être située  ailleurs.

 

 

 

La bataille locale pour l'eau, cette ressource essentielle durait déjà depuis de longs mois. Bataille certes, mais pas débat, car avec le maire de Quimper et ses fidèles valets (pardon alliés) la question ne méritait même pas d'être débattue. La multinationale Veolia était le bon choix, malgré les rapports annuels faisant apparaître depuis 2001 des déficits chroniques et fantaisistes de 1 million d'euros par an, malgré un manque de contrôle avéré de la municipalité sur la gestion, sans oublier la surfacturation de 500 euros dont le remboursement n'est toujours pas exigé par les élus municipaux.

 

Eau secours 29 et le Collectif quimpérois pour le retour de l'eau en régie publique se sont battus jusqu'au bout, y compris durant le conseil municipal agité de vendredi dernier, demandant, sans l'obtenir, un amendement pour surseoir  à toute décision...Mais à Quimper, pour Poignant et ses va...pardon, ses alliés, la démocratie est peu de chose.

 

Mais qu'attendre d'autre de sa part, lui qui avait déjà tenté, en vain, de fermer des écoles il y a quelques mois et qui va faire déménager d'office le cinéma d'art et essai le Chapeau rouge afin d'installer un joli Centre des congrès.

On se croirait presque à Rennes où la municipalité socialiste est en pleine dérive droitière, installant des caméras partout et projetant une normalisation du centre ville...

Une sorte d'épidémie socialiste en Bretagne...

 

Il est vrai qu'il est indispensable à la ville de Quimper, d'avoir un centre des congrès, cela manquait vraiment à la population. Donc Quimper a de la chance, l'eau demeure entre les griffes de Veolia, et aura un centre des congrès, ainsi va la politique de la gauche.

Signalons quand même que dans ce naufrage digne d'une droite classique, reste la tête hors de l'eau les  treize voix des écologistes de Kemper l'écologie à gauche. Seuls rescapés d'une gauche misérable. 

Consternant. Mais il est vrai que Poignant semble bien plus préoccupé par l'absence de sa ville sur les cartes de la météo à la télévision (voir notre article) que par la réappropriation de l'eau par les usagers.

 

Pour lire notre article sur Poignant et les cartes météo :

 

Quimper : Bernard Poignant et la météo, ou le ridicule ne tue plus

 

 

Dan29000 

 

=========================================================================

Les 2 élus PCF au conseil municipal de Quimper votent pour Véolia 



article de Ouest-France du mercredi 22 septembre 2010 Christine Kerdreux et Piero Rainero : « Nous n’avons pas été élus pour aggraver les conditions de vie des Quimpérois. »

 

 

Pour le PCF le choix d’une régie impliquerait une forte hausse du prix de l’eau. Les deux élus voteront la délégation à Véolia « sans donner de chèque en blanc ». Le PCF fait bien partie de la majorité municipale. Pas question d’en douter. Mais, Piero Rainero et Christine Kerdreux ont des billes pour justifier leur vote de vendredi soir au conseil municipal : « Notre vote ne sera en aucune façon un chèque en blanc à l’opérateur. Ce sera un vote de vigilance assorti de la ferme exigence que le cahier des charges soit pleinement respecté et exécuté. »

Tout l’argumentaire des communistes tient dans la phrase suivante. « Notre volonté est de garantir aux Quimpérois le meilleur prix et la meilleure qualité de l’eau en étudiant pour cela de façon rigoureuse et complète les conditions de son retour en régie municipale de plein exercice. »

En 1986, Marc Bécam et la CGE

L’adjoint au maire est limpide : l’étude du cabinet Oxena est « sincère et pointue. On ne peut comparer les besoins d’une régie et d’un privé qui peut mutualiser ses moyens, qui achètent 50 000 compteurs là où une régie en prend 3 000. Un retour à l’eau dès aujourd’hui impliquerait une augmentation du prix du m3 de 25 % à 30 %. Cette augmentation considérable du prix de l’eau résulte des conditions dans lesquelles la droite avait en son temps liquidé ce service. »

L’élu communiste revient en 1986, quand la majorité de Marc Bécam avait confié la gestion de la distribution de l’eau à la CGE. « Dans des conditions particulièrement scandaleuses ! Rien ne justifiait cette décision » appuie Piero Rainero. Pour lui, c’est à compter de cette décision à laquelle il s’était opposé (avec Bernard Poignant précise-t-il), qu’on a assisté à une hausse vertigineuse du prix de l’eau et à des surfacturations abusives dénoncées par la Cour des Comptes.

L’adjoint PCF pense que pour créer une régie à Quimper, il faudrait partir de zéro. « Ce choix serait coûteux pour les Quimpérois. Pour les 6 000 salariés qui travaillent à temps partiel, ne perçoivent que 800 € par mois, pour les 3 200 personnes qui n’ont pour vivre que les minima sociaux. Il y a dans notre ville 10 000 personnes dont les revenus sont établis à 908 €/mois. Paris a mis 8 années à revenir en régie, Grenoble 10 ans. Quimper ne peut le faire en quelques mois. »

« Bègles, Montreuil »

Pour les deux élus PCF, afin de revenir à un service public, il serait bon de confier « la compétence eau » aux régions ce qui permettait de mutualiser les moyens financiers, équipements, personnels. La régie ne signifie pas obligatoirement un prix bas et de qualité : « Lorient, Lanester, Douarnenez ou Saint-Nazaire où l’eau est en régie municipale ont des tarifs supérieurs à ceux que nous avons (2,09 € à Quimper pour un prix moyen breton à 3,20 €.) Enfin, Piero Rainero pique, avec le sourire : « La délégation de service public n’est pas une privatisation : elle est appliquée à Bègles, maire Noël Mamère (Verts), à Montreuil, maire Dominique Voynet (Verts)... »

Mon commentaire : Leurs arguments concernant le prix de l’eau en régie publique sont faux, ils trafiquent les chiffres et comparent des prix en régie avec l’assainissement d’une part à des prix du privé sans l’assainissement d’autre part. Quand l’eau est en régie publique, il n’y a pas d’impôt sur les sociétés à payer, il n’y a pas non plus de dividendes à verser aux actionnaires. Les frais de gestion et les frais de personnels étant les mêmes cela donne dans la réalité une baisse des prix de 20 à 30%. Confirmée par plusieurs enquêtes d’associations de consommateurs. Je pense que l’explication est à rechercher ailleurs : le PC veut absolument conserver ses élus à la mairie et ça passe par une alliance très étroite avec le PS, y compris en soutenant les mesures les plus droitières prises par le maire. Avez-vous les mêmes élu-e-s PCF dans votre commune?


De : M.K.
Source : Bella ciao

Tag(s) : #actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :